Contes Chinois
- À partir de 4 ans, de la MS au CE1
- Programme de cinq courts-métrages
- 75 min
Résumés et note d’intention
Les Têtards à la recherche de leur maman
Au fond d’un paisible étang viennent de naître des dizaines de petits têtards qui partent à la recherche de leur mère-grenouille. Chemin faisant, ils rencontrent successivement des poussins, des crevettes, des poissons d’or, un crabe, des tortues et même un poisson-chat un peu bougon. Au fur et à mesure, ils dressent enfin le portrait robot de leur maman : « Elle a de grands yeux, un ventre blanc et quatre pattes »… Mais eux constatent qu’ils ne se reconnaissent pas dans cette description. Et pourtant « les enfants ressemblent à leurs parents » leur répète-t-on ! « Tel père, tel fils » (en chinois : « You qifu biyou qizi »).
L’Épouvantail
Au bord de son étang, un brave éleveur de poissons essaie de se protéger de la gourmandise de deux pélicans à la fois effrontés et gloutons, qui pillent sans vergogne le fruit de son travail. Il fabrique un épouvantail, dont se moquent rapidement les deux volatiles. Il se déguisera alors lui-même en épouvantail pour capturer les deux oiseaux repus, devenus peu méfiants. « Tel est pris qui croyait prendre. » La Fontaine (Le Rat et l’huître) « Patience et longueur de temps, Font plus que force ni que rage. » La Fontaine (Le Lion et le rat / La Colombe et la fourmi).
Les Singes qui veulent attraper la lune
Par une belle nuit claire, un groupe de singes essaie d’attraper la lune. Après avoir décidé de grimper les uns sur les autres, ils constatent qu’ils ne pourront pas l’atteindre si facilement. C’est alors que l’un d’eux, voyant l’astre de la nuit se refléter dans une mare, persuade ses amis de la capturer à la surface de l’eau. Mais la lune sera toujours la lune, inaccessible et rassurante, toujours accrochée au ciel.
« Les singes pêchent la lune dans l’étang, mais ne prennent rien. » (proverbe chinois)
« Quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt. » (proverbe indien).
Les Trois Moines
Mise en image très simple, mais très drôle, de ce proverbe chinois ancien traditionnel : « Un moine seul porte deux seaux, deux moines ne portent plus qu’un seau et quand ils sont trois, ils manquent d’eau ». Un dessin animé de type « classique » à la gouache (et à l’aquarelle) réalisé à partir de peintures de l’artiste contemporain Han Yu. Une fable curieuse, sans paroles, qui mêle trouvailles visuelles et musiques bouddhiques sacrées. Une incitation à écouter l’autre en mettant de côté tout égoïsme stupide. Même si « charité bien ordonnée commence par soi-même », finalement « l’union fait la force », autrement dit en Chine : « Lorsqu’un troupeau de moutons est uni, le loup n’ose l’attaquer ».
Impression de montagne et d’eau
Pour le remercier de lui avoir porté secours sur le chemin vers son village dans la montagne, un musicien très âgé initie un tout jeune garçon à son art de la cithare. Une profonde amitié naît entre eux, jusqu’au jour où le vieil homme, après lui avoir fait don de son propre instrument de musique, s’évanouit dans les brumes du paysage… À jamais ? Une œuvre élégante, paisible et sereine, où se marient subtilement la musique traditionnelle (cithare et orgue à bouche) et la peinture raffinée, dite « Montagne et Eau ». Un véritable panorama de la culture chinoise élaboré selon la technique du « lavis animé », à l’encre de Chine et à l’aquarelle, mis au point par Te Wei lui-même en 1960 avec Les Têtards à la recherche de leur maman.
« Mieux vaut transmettre un art à son fils, que de lui léguer mille pièces d’or ».
Mots clés
Conte , bestiaire, fable comique, sauvages/apprivoisés, nature, apprentissage, tableau
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Ernest et Célestine
- À partir de 5 ans, de la GS au CM2
- 2012 France, Belgique, Luxembourg
- Animation, couleur, 76 min
Résumé
Célestine, une petite souris orpheline, a grandi dans le monde souterrain des rongeurs. Comme beaucoup de ses semblables, elle est destinée à devenir dentiste. Mais Célestine préfère dessiner. Elle est aussi la seule à ne pas avoir peur du grand méchant ours. Il faut dire que les ours et les souris se détestent. Les souris vivent en bas et les ours en haut, c’est comme ça dans ce monde là. Mais un jour, Célestine tombe dans une poubelle et manque de se faire dévorer par un ours mal léché, un peu fauché, un peu musicien mais surtout très affamé nommé Ernest. Elle ne se laisse pas faire et peu à peu une amitié se noue en eux que rien ni personne ne pourra empêcher.
Note d’intention
En confiant le scénario à Daniel Pennac, Didier Brunner choisit, non pas un scénariste, mais un écrivain. Il opte pour quelqu’un qui ne sait pas nécessairement écrire pour le cinéma mais qui sait très bien en revanche inventer des histoires. Pennac ne s’en prive pas, il atomise l’univers tendre et poétique des albums pour imaginer un monde brisé en deux. Il sépare des personnages que l’on pensait inséparables, il oppose, il bouleverse, il fracture, bref il met tout « sens dessus dessous ».
La réussite du film de Benjamin Renner et Daniel Pennac est la démonstration brillante qu’une adaptation cinématographique n’est justement pas une opération qui vise à transposer ou à traduire une œuvre littéraire. Convoquer dans un film ce qu’il y a dans un livre et en fixer définitivement une représentation conduit en général à de grandes déceptions. Et dans notre cas, aurait immanquablement abîmé la relation forte et singulière que Gabrielle Vincent avait su tisser avec ses lecteurs. Osant au contraire une ré-écriture audacieuse à partir de l’univers de l’auteure, les réalisateurs ont su, avec beaucoup de panache, dévoyer les attentes des lecteurs et ainsi préserver intact le lien qui les unissait avec les albums.
Mot clé
amitié
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Peau d’Âne
- À partir de 5 ans, de la GS au CM2
- d’après le conte de Perrault
- Couleur, 89 min
Résumé
En mourant, l’épouse d’un roi lui fait jurer de n’épouser qu’une femme plus belle qu’elle. Le Roi s’enferme dans le veuvage, puis se décide à envoyer des messagers lui rapporter des portraits de princesses à marier. Un seul portrait retient son attention : celui de sa propre fille, qu’il n’avait pas reconnue. Il déclare vouloir l’épouser. Effrayée, la Princesse vient demander conseil à sa marraine la Fée, qui semble avoir un contentieux avec le Roi. Après trois échecs consécutifs (la confection, comme gage d’amour, de trois robes que la Fée croyait irréalisables), la Fée conseille à la Princesse de demander à son Père la peau d’un âne miraculeux, qui défèque de l’or, « l’âne-banquier ». Nouvel échec : le Roi apporte à sa fille la peau de l’âne. La Fée se résout à faire voyager la Princesse, revêtue de la peau de l’âne, pendant son sommeil. La Princesse arrive dans une métairie où elle va travailler comme souillon mais parvenir à se faire remarquer d’un Prince qui passait par là. Revenu dans son palais, le Prince est en proie à la « maladie d’amour ». Il demande que Peau d’Âne lui fasse un gâteau, ce qu’elle fait, mais en glissant dans la pâte une bague. Le Prince obtient de ses parents de faire défiler toutes les femmes du royaume pour savoir à qui appartient cette bague. Alors qu’on n’a trouvé personne, Peau d’Âne apparaît. Des noces en grande pompe sont organisées.
Note d’intention
Dans Peau d’âne, Jacques Demy rend avec finesse un hommage au Jean Cocteau de La Belle et la Bête. Le film est avant tout un conte. L’adaptation par le cinéaste du texte de Perrault fait appel au merveilleux bien plus qu’au fantastique. « Ici, les éléments surnaturels se produisent grâce à des puissances magiques ». Le personnage de l’impertinente fée-marraine donne au film un ton, et accentue avec grâce ce qui est finalement le thème central : « Mon enfant, on n’épouse pas ses parents… » Au chapitre de l’enchantement, les paroles des chansons et la musique de Michel Legrand, la beauté des deux jeunes gens, la robe couleur du temps, le cake d’amour…
Mots clés
Conte, couleurs, père, fée, enchantement, sentiments, costumes, chansons, décor, trucages, gâteau, éveil amoureux, au fil de l’eau, fugue, prince/princesse, étrange