L’atelier est la pièce de travail de l’artiste. Cet espace symbolique de l’émergence physique de l’oeuvre fascine le spectateur qui pénètre dans l’intimité de l’artiste. Les représentations nombreuses d’atelier dans l’histoire de l’Art offrent différents points de vue.
Parfois, l’artiste est représenté seul face à son oeuvre, concentré, en pleine création, reprenant le mythe de pygmalion. Au XIXe, le métier d’artiste s’est beaucoup démocratisé et les ateliers ont proliféré accueillant de nombreux apprentis. L’atelier est alors devenu un lieu de sociabilité artistique généralement ouvert aux intimes, aux élèves et aux amateurs. Sa fréquentation est l’occasion de rencontres et de débats esthétiques. Il peut également servir de lieu d’exposition privé, avant l’envoi des oeuvres au Salon et dans les grandes manifestations de groupe.
Ce thème si fréquent dans la peinture du XIXe siècle apparaît donc comme un révélateur de la dimension à la fois esthétique et sociologique de l’oeuvre d’art.
Enfin, la photographie offre aux artistes l’occasion de créer le lien entre l’atelier et leurs oeuvres. Ainsi les photographies de Brancusi offrent le regard propre de l’artiste sur ses sculptures dans des compositions maîtrisées au coeur même de son espace de création.
L’artiste dans son atelier
« La scène se passe dans un atelier à Paris » (Courbet à Champfleury en 1854).
L’atelier, c’est le lieu où l’artiste peint, regroupe ses instruments de travail, reçoit ses modèles, ses élèves, ses amis, y conserve ses esquisses, et oeuvres achevées. Le marchand, également s’y rend et y amène amateurs et clients.
Bien des peintres, tels Courbet, Picasso, Bazille, Gauguin ont représenté leur atelier, dans de nombreux et fameux tableaux, on y voit souvent les artistes se représenter devant leur chevalet, le pinceau et palette à la main.
A moins que le peintre ne préfère peindre sur le motif, étudier les variations de la lumière et prendre la nature pour modèle, l’atelier est alors réduit au chevalet pliant, à un parasol et à la boite de couleur.
Ces ateliers sont très nombreux à Paris, simples ateliers sous les combles munis de grandes verrières, hôtels particuliers, ou cité d’ateliers.
Certains sont célèbres comme le Bateau-Lavoir, la Cite fleurie, la Ruche, et quelques-uns tels ceux de Delacroix ou de Gustave Moreau ont été transformés en musées.