ThaïlandeThaïlande

Royaume de Thaïlande
Prathet Thai

Drapeau de la Thaïlande
CapitaleBangkok
Population65,9 millions (est. 2009)
Langue officiellethaï
Groupe majoritairethaï (80 %)
Groupes minoritaireschinois min, chinois hakka, chinois mandarin, chinois yu, malais, khmer, vietnamien, karène, yao, lisu, lahu, etc.
Système politiquemonarchie constitutionnelle

Vous pouvez également consulter le site du ministère des Affaires étrangères, France diplomatie

Situation géographique

Situation de la Thaïlande Carte de la ThaïlandeLa Thaïlande est un pays du Sud-Est asiatique, délimité au sud par le golfe du Siam, à l'ouest et au nord par la Birmanie, à l'est par le Laos, au sud-est par le Cambodge et au sud par la Malaisie. La superficie totale de la Thaïlande est de 513 115 km², soit approximativement celle de la France métropolitaine (543 965 km²). Bangkok (Krung Thep en thaï) est la capitale et la plus grande ville du pays. Les autres villes importantes sont Chiang Mai, la plus grande ville en Thaïlande nordique, Songkhla sur la péninsule de la Malaisie, et Nakon Si Thammarat, également sur la péninsule malaise.

La Thaïlande est découpée administrativement en 76 provinces.

Les provinces du Nord : Chiang Rai, Kamphaengphet, Lampang, Lamphun, Mae Hong Son, Nakhon, Sawan, Nan, Petchabun, Phayao, Phichit, Phitsanulok, Phrae, Sukhothai, Tak, Uthai Thani, Uttaradit.

Les provinces du Sud : Chumpon, Krabi, Nakhon Si Thammarat, Narathiwat, Pattani, Phang Nga, Phattalung, Phuket, Satun, Songkhla, Ranong, Trang, Surat Thani, Yala.

Les provinces du Nord-Est : Amnat Charoen, Buriram, Chaiyaphum, Kalasin, Khon Kaen, Loei, Maha Sarakham, Mukdahan, Nakhon Phanom, Nakhon Ratchasima, Nongbua Lamphu, Nong Khai, Roi Et, Sakhon Nakhon, Sisaket, Surin, Ubon Ratchathani, Udon Thani, Yasothon.

Les provinces du centre : Ang Thong, Ayutthaya, Bangkok, Chainat, Kanchanaburi, Lopburi, Nakhon Pathom, Nonthaburi, Pathumthani, Prachuap Khiri Khan, Ratchaburi, Petchaburi, Samut Prakan, Samut Sakhon, Samut Songkhram, Saraburi, Singburi, Suphanburi.

Les provinces de l'Est : Chachoengsao, Chanthaburi, Chonburi, Nakhon Nayok, Prachinburi, Rayong, Sakaeo, Trat.

Il s'agit avant tout d'entités administratives dotées d'une certaine autonomie. Mais, contrairement aux provinces canadiennes, par exemple, celles de la Thaïlande ne peuvent adopter des lois particulières, le pays restant un État unitaire.

Données démolinguistiques

De tous les pays indochinois, sauf le Vietnam (82 millions), la Thaïlande est le pays le plus peuplé avec près de 66 millions d'habitants (estimation 2009). On distingue deux types d'ethnies en Thaïlande : les Thaïs, ceux qui parlent l'une des langues thaïes (famille thaï-kadai), et les non-Thaïs, ceux qui parlent des langues austro-asiatiques, austronésiennes, miao-yao, etc.

Environ 77 % de la population thaïlandaise vit dans les campagnes, mais les Thaïlandais ne sont pas uniformément répartis sur le territoire ; ils se concentrent principalement dans le centre du pays, avec les Thaïs. Pour ce qui est de la religion, les Thaïlandais sont très majoritairement bouddhistes (95 %), puis musulmans (4 %), chrétiens ou hindous ( 1 %), etc..

Les Thaïs

La Thaïlande compte de nombreux peuples. On peut en distinguer deux types principaux: d'abord les Thaïs (environ 80 % de la population), des peuples d'origine thaï-kadai, puis les non-Thaïs (env. 20 %). Les Thaïs sont eux-mêmes composés de quatre groupes ethniques et linguistiques: les Thaïs siamois, les Thaïs du Nord-Est ou les Isans (ou Lao-Thaïs), les Thaïs du Nord ou les Muangs et les Thaïs du Sud ou les Pak Tai.

Les Thaïs siamois, qui vivent généralement dans le centre du pays, parlent le siamois (appelé aussi thaï siamois, thaï central ou thaï standard), seraient entre 20 et 25 millions (environ 40 % de la population totale). Ce sont les Thaïs siamois qui dirigent le pays, qui ont défini la norme linguistique et imposé leur variété linguistique à l'ensemble du pays, notamment au gouvernement, en éducation et dans les médias écrits. Le thaï officiel correspond en effet au thaï siamois. Les Thaïs siamois se considèrent comme les « vrais Thaïs ».

Les Thaïs du Nord-Est ou Isans (appelés aussi Lao-Thaïs) habitent dans quelque 17 provinces du Nord. On compte entre 15 et 23 millions de locuteurs parlant le thaï du Nord-Est (ou l'isan), soit environ 31 % de la population totale. Quelque 11 % d'entre eux sont bilingues et parlent le thaï du Nord-Est et le thaï siamois.

Les Thaïs du Nord, les Muangs (appelés également Yuans), sont concentrés dans les zones montagneuses du Nord. Au nombre de six millions (10 %), ils parlent le thaï du Nord ou muang, mais 9,5 % d'entre eux connaissent aussi la langue officielle.

Enfin, on compte cinq millions (8,3 % de la population) de Thaïs du Sud, appelés aussi les Pak Tai, disséminés dans les 14 provinces du Sud. On estime que 81 % d'entre eux s'expriment généralement en thaï du Sud, 8,5 % en thaï central et 10,5 % sont résolument bilingues.

La langue thaïe

Les Thaïs parlent l'une des nombreuses variétés de thaï. L'intercompréhension demeure difficile entre les quatre langues thaïes, mais pas impossible. La langue officielle, répétons-le, est le thaï siamois, anciennement appelée le siamois. Le thaï appartient à la famille thaï-kadai.

Le thaï est non seulement parlé en Thaïlande, mais aussi au Laos (dont la langue, le lao, est très proche parente du thaï, avec une écriture presque identique et une intercompréhension facile), en Chine (où la principale langue thaï, le zhuang, est parlée par 15 millions de personnes dans les provinces du Guangxi et du Yunnan) et en Birmanie (où tout l'État shan à l'est du pays est de langue thaïe). On considère que le lao du Laos est une variante dialectale du thaï. Le thaï et le lao s'écrivent tous deux avec un alphabet dérivé de l'alphabet khmer, lui-même tiré des langues de l'Inde. Quant au zhuang parlé en Chine, il s'écrit en idéogrammes chinois et l'intercompréhension avec le thaï est pratiquement impossible. Les autres langues du groupe thaï ne s'écrivent pratiquement pas.

Le thaï (siamois) est réputé difficile en raison notamment de son système tonal — quatre tons : haut, bas, montant, descendant, et normal (le cinquième) —, ses neuf voyelles de bases qui peuvent être courtes ou longues, ses 44 consonnes, etc. Il s'écrit, rappelons-le, avec un alphabet dérivé de l'alphabet khmer, tiré des langues de l'Inde.

les consonnes de la langue thai les voyelles de la langue thai

Précisons aussi qu'il existe un alphabet pour les consonnes (au nombre de 44, dont deux sont désormais hors d'usage) et un alphabet pour les voyelles (subdivisé en voyelles simples et voyelles composées, pour un total de 32).

Une autre des particularités de l'écriture thaï est de ne pas séparer les mots d'une phrase. Comme il n'existe pas de ponctuation, on a recours à un espacement pour marquer une division dans un texte.

une phrase en thai
En alphabet thaï : «Rien ne sèche plus rapidement qu'une larme.»

La grammaire et la phonétique du thaï sont très proches du chinois, qu'il s'agisse, par exemple, du rôle des tons, de l'emploi du verbe ou des nombreux numératifs. Tous les mots sont invariables : il n'existe pas de féminin, ni de pluriel, ni de conjugaison. De plus, la notion de minuscule et majuscule est inexistante en thaï.

Enfin, soulignons aussi que, comme dans plusieurs langues asiatiques (notamment en khmer, en vietnamien, en lao, etc.), le thaï exprime d'une manière très précise les nuances relatives à la politesse : par exemple, les pronoms et parfois le vocabulaire varient selon l'âge, le sexe, la fonction sociale de l'interlocuteur et le respect qu'on lui porte.

L'éducation

L'école est obligatoire en Thaïlande dès l'âge de 7 ans. Le système scolaire consiste en une scolarisation primaire pendant six ans, puis au choix, six autres années avant d'entrer dans un établissement d'enseignement supérieur. Quatre ans suffisent alors pour prétendre au diplôme universitaire thaïlandais.

Le premier semestre commence en mai et se termine en octobre, le deuxième semestre s'étend de novembre au mois d'avril..

Droit à l'éducation

L'éducation est obligatoire pendant 9 ans et gratuite jusqu'à 12 ans. Presque tous les enfants sont scolarisés et 79 % d'entre eux achèvent l'enseignement secondaire. Des financements publics sont alloués aux établissements bouddhistes et musulmans d'enseignement supérieur, ainsi qu'à des programmes d'éducation religieuse dans les écoles publiques et privées, l'instruction religieuse étant obligatoire dans les écoles primaires et secondaires. Les étudiants qui poursuivent des études religieuses dans des écoles religieuses peuvent transférer leurs crédits vers des établissements publics. Les écoles islamiques ne sont pas obligées de s'inscrire auprès du gouvernement car elles ne reçoivent aucun financement public.

Environ 20 000 enfants des rues vivent dans les grands centres urbains et ne reçoivent que peu ou pas d'éducation. Les enfants des rues étrangers sont rapatriés, tandis que les enfants thaïlandais sont renvoyés dans leurs provinces d'origine où ils sont placés dans des centres de formation professionnelle. Les enfants des rues, en majorité des non citoyens, sont souvent exclus des statistiques nationales, qui prennent seulement en compte les enfants citoyens.

Éducation de la petite enfance (EPE)

Un programme d'une durée de 3 ans commence à l'âge de 3 ans. Le taux brut de scolarisation (TBS) est de 92 %.

Enseignement primaire

L'enseignement est obligatoire de 6 à 14 ans. L'enseignement primaire commence à l'âge de 6 ans et dure 6 ans. 48 % des élèves sont des filles. À ce niveau, 15 % de l'enseignement est privé. Le TBS est de 99 %. L'EPE totalise 298 270 enseignants (58 % de femmes). Le rapport enseignant élèves (REE) est de 1/21.

Enseignement secondaire et enseignement et formation professionnelles

L'enseignement secondaire commence à l'âge de 12 ans et dure 6 années. À ce niveau, 9 % de l'enseignement est privé. Dans l'enseignement secondaire supérieur, 29 % des étudiants suivent des programmes professionnels techniques. Le TBS est de 77 %. L'enseignement secondaire totalise 215 798 enseignants dont 127 185 (57 % de femmes) dans le secondaire inférieur et 88 613 (50 % de femmes) dans le secondaire supérieur. Le ratio enseignant élèves est de 1/24 dans le secondaire inférieur et de 1/26 dans le secondaire supérieur.

Enseignement post-secondaire et supérieur

2 251 453 étudiants (54 % d'étudiantes) étudient dans des établissements d'enseignement supérieur, soit un TBS de 41 %. À ce niveau, 18 % de l'enseignement est privé. Les étudiants étrangers qui étudient en Thaïlande proviennent d'Asie (2 089), d'Amérique du Nord et d'Europe de l'Ouest (263), d'Europe centrale et de l'Est (53), d'Afrique sub-saharienne (13), des États Arabes (9) et d'Amérique Latine et des Caraïbes (5). Dans le même temps, 23 727 étudiants thaïlandais étudient à l'étranger, principalement aux États-Unis (8 937), en Australie (5 449), au Royaume Uni (3 754), au Japon (1 604) et en Allemagne (958).

La langue de l'éducation

En ce qui a trait aux écoles, la seule langue d'enseignement des écoles publiques demeure le thaï siamois aux 12 millions d'élèves et étudiants thaïlandais. À la fin des années 1980, on dénombrait 34 100 écoles primaires et 1 400 collèges secondaires. Le taux d'alphabétisation du pays, proche de 90 % au primaire, est le plus élevé de l'Asie du Sud-Est, bien qu'il demeure relativement bas au secondaire (28 %).

En ce qui a trait aux minorités linguistiques, les autres langues thaïes et les langues non thaïes ne sont pas reconnues dans le système d'éducation thaïlandais, elles restent des « langues parlées à la maison ». Dans le passé, les autorités thaïlandaises ont toujours exercé beaucoup de pression sur les Thaïlandais non thaïs pour qu'ils abandonnent « leurs dialectes » et utiliser la « langue de la culture moderne », le thaï central.

Présentement, la situation des minorités ethniques en éducation n'est guère enviable, surtout chez les peuples montagnards et les réfugiés. En général, le taux d'analphabétisme se situe autour de 88 % (moins de 10 % pour les Thaïs) et, par voie de conséquence, la connaissance du thaï standard chez ces populations demeure assez basse. En raison de leur isolement, l'instruction primaire n'est pas dispensée à toutes ces communautés; la moitié des villages des montagnes n'ont même pas d'écoles. Lorsque des enfants réussissent à fréquenter une école secondaire, ils ne trouvent pas d'emploi au sein de leur communauté. Certains spécialiste commencent à croire qu'il serait préférable d'alphabétiser les enfants des minorités ethniques dans leur langue de façon à favoriser un meilleur accès à l'école primaire.

La Thaïlande compte plusieurs universités, les plus importantes restant l'université de Chulalongkorn située à Bangkok et l'université de Chiang Maï dans le nord du pays. L'Institut de technologie asiatique est également implanté à Bangkok depuis 1959. Toutes les universités du pays enseignent en thaï, parfois en anglais.

L'un des problèmes importants dans le système éducatif thaïlandais réside dans l'absence de prestige des enseignants. En général, les professeurs ne sont pas très reconnus ni respectés. L'enseignement en Thaïlande semble une profession peu enviable qu'on choisit par défaut, c'est-à-dire quand on ne peut faire autrement. Cette situation semble due au fait que les salaires des enseignants reste très bas et que ces derniers sont sous-payés. Ainsi, une grande partie des enseignants est obligée de se livrer à d'autres occupations afin de boucler les fins de mois. Enfin, la formation des enseignants paraît inadéquate, ce qui entraîne des conséquences désastreuses dans la qualité des étudiants inscrits dans certaines facultés universitaires.

L'anglais est une langue seconde obligatoire et il est enseigné dans la plupart des écoles secondaires du pays. Cela dit, l'apprentissage de l'anglais comporte de graves lacunes, car dans les faits, il est très difficile, par exemple pour un étranger, de trouver en dehors des sites touristiques des gens sachant parler l'anglais ; il faut dire que seulement 28 % des Thaïlandais atteignent le niveau secondaire où l'on enseigne obligatoirement l'anglais comme langue seconde.

Les autres langues étrangères enseignées sont le français, le chinois, le japonais et l'allemand. Pour ce qui est du français, il demeure la première des langues secondes enseignées et bénéficie d'une bonne implantation dans le système éducatif thaï, puisque près de 300 écoles secondaires et une quinzaine d'universités, publiques et privées, en assurent la diffusion (pour environ 45 000 étudiants). Le français jouit d'un prestige certain à la cour, puisque ce fut la langue dans laquelle l'actuel roi de la Thaïlande, Bhumidol Adulyadej, par ailleurs très vénéré dans son pays, fit ses études supérieures au moment où il poursuivait sa formation universitaire en Suisse romande (Lausanne).

Sources
  1. LECLERC, Jacques. « Thaïlande » dans L'aménagement linguistique dans le monde, Québec, TLFQ, Université Laval, 1er octobre 2009, [http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/Asie/thailande.htm], (2 décembre 2009), 243 Ko.
  2. WIKIPÉDIA, coll. Article « Thaïlande », 2 décembre 2009, [http://fr.wikipedia.org/wiki/Thaïlande], (2 décembre 2009), 952 Ko (document sous licence de documentation libre GNU, GFDL).
  3. AGER, Simon. « Thai alphabet » dans Omniglot, writing ystems and languages of the world, Royaune Uni, 1998-2009, [http://www.omniglot.com/writing/thai.htm], (2 décembre 2009), 91 Ko.
  4. Internationale de l'éducation (IE), coll. « Thaïlande », dans Baromètre de l'IE sur les droits humains et syndicaux dans le secteur de l'éducation, 13 juiin  2007, [http://www.ei-ie.org/barometer/fr/profiles_detail.php?country=thailand], (2 décembre 2009), 204 Ko.

Direction des services départementaux de l'éducation nationale de l'Yonne
Dernière mise à jour de cette page le 02/12/2009.