MarocMaroc

Maroc
Al Mamlakah al Maghribiyah

Royaume du Maroc
Capitale Rabat
Population 29,1 millions (2000)
Langue officielle arabe classique
Groupe majoritaire arabe dialectal ou marocain (60 %)
Groupes minoritaires amazighe (40 %), français, espagnol
Langue coloniale français
Système politique monarchie parlementaire

Situation géopolitique

Carte du Maroc

Le Maroc est un État d'Afrique du Nord limité au nord par l'océan Atlantique, le détroit de Gibraltar (15 kilomètres) et la Méditerranée, à l'est et au sud par l'Algérie et au sud-ouest par la Mauritanie. Le Maroc est situé à l'extrême nord-ouest de l'Afrique, juste en face de l'Europe.

Il fait partie des États du Maghreb dont c'est le pays le plus occidental. Avec ses 706 550 km² (avec le Sahara occidental, dont 264 000 km² pour les provinces sahariennes), le Maroc est le plus grand pays de la région après l'Algérie ; il atteint, par exemple, le double de la superficie de l'Allemagne réunifiée.

Le Maroc est découpé en wilayas, provinces et préfectures. Le royaume du Maroc comprend 16 « régions administratives » divisées en 17 wilayas, ces dernières sont subdivisées en 71 provinces et préfectures (sans compter les 1 547 communes urbaines et rurales) : il compte quatre régions géographiques naturelles: les montagnes du Rif au nord-est, la côte atlantique à l'ouest avec ses villes importantes (Agadir, Essaouira, Safi, Casablanca, Rabat, Tanger, etc.), à l'est les montagnes du Moyen-Atlas et du Haut-Atlas, ainsi que au sud-ouest les terres sahariennes.

Le Maroc a été nommé par les géographes arabes al-maghreb al-aqsâ, c'est-à-dire « le pays de l'extrême couchant », puis Al Mamlakah al Maghribiyah («royaume du Maroc»).

Données démolinguistiques

Le pays comptait 29,1 millions d'habitants en 2000. Des trois principaux pays du Maghreb, le Maroc est celui qui présente la situation linguistique la plus complexe : l'arabe classique et l'arabe moderne pour les plus instruits, l'arabe dialectal ou arabe marocain pour quasiment toute la population, le berbère, appelé amazighe (le rifain dans le Rif, le tamazight dans le Moyen-Atlas, le tachelhit dans le Souss), pour environ 40 % des Marocains, le français pour ceux qui fréquentent les écoles, l'espagnol pour une faible partie de la population du Nord, et l'anglais qui tend à s'imposer en tant que véhicule de la modernité.

La répartition de la population est très inégale au Maroc : 90 % des habitants vivent dans le nord du pays. La capitale, Rabat (1,7 million d'habitants en 2007) se classe derrière l'agglomération de Casablanca (3,2 millions d'habitants) mais devant Fès (1,0 million), Marrakech (872 000 habitants), Agadir (739 000 habitants), Tanger (727 000 habitants), Meknès (565 000 habitants) et Tétouan (337 000 habitants). Les musulmans (98,7 %), principalement sunnites, constituent la quasi-totalité de la population.

L'arabe

La langue arabe s'est introduite au Maroc au VIIe siècle, notamment dans la partie nord-ouest du pays. L'arabe s'est implanté encore davantage auprès des populations berbères à la suite de la fondation de la ville de Fès par Idris II en 808. À partir de 1118, le Maroc vit arriver un flux massif de tribus hilaliennes qui arabisèrent profondément la population locale. Puis, suite à la Reconquista espagnole du XVe siècle, le pays reçut des centaines de milliers d'Andalous arabophones qui s'installèrent dans des centres urbains comme Rabat, Fès, Salé et Tétouan. C'est alors que le processus d'arabisation s'amplifia et atteignit tout le nord du pays.

On estime que 65 % de la population actuelle du Maroc parle l'arabe comme langue maternelle. Mais le Maroc, à l'instar des autres pays arabophones, compte deux types d'arabe : l'arabe classique et l'arabe dialectal.

L'arabe dialectal (ou arabe marocain) reste la langue maternelle de tous les Marocains arabophones. Il sert généralement d'outil de communication entre les locuteurs arabophones et berbérophones. Bien qu'il soit socialement dévalorisé, l'arabe dialectal constitue la langue la plus employée dans tout le Maroc. Comme ailleurs, l'arabe dialectal connaît plusieurs variétés : on oppose souvent les dialectes urbains aux dialectes ruraux (ou bédouins), les dialectes orientaux (Tanger, Tétouan, etc.) aux dialectes du Gharb (Casablanca, Kénitra, etc.), les particularismes de type rbati (Rabat), fassi (Fès), marrakchi (Marrakech), etc. L'arabe marocain et le berbère (avec ses variétés) demeurent les langues maternelles de la quasi-totalité des Marocains.

Quant à l'arabe classique, il n'est la langue maternelle d'aucun Marocain et il n'est pas utilisé comme véhicule spontané de communication, pas plus au Maroc que dans tout autre pays arabe. L'arabe classique demeure pour tout arabophone la langue de la prédication islamique et de l'enseignement religieux (la langue du Coran), puis celle de la langue écrite en concurrence surtout avec le français. Mais c'est également la référence et l'outil symbolique de l'identité arabo-musulmane. Aux yeux des nationalistes, l'arabe classique représente le moyen de lutte contre l'oppression linguistique exercée par l'Occident à travers ses langues, que ce soit le français, l'espagnol ou l'anglais. Qu'il soit dialectal ou classique, l'arabe fait partie de la famille des langues chamito-sémitiques (ou afro-asiatiques).

Le berbère (amazighe)

Si les arabophones parlent diverses variétés dialectales, les berbérophones utilisent également une grande variété de dialectes et de parlers régionaux. Au Maroc, les berbérophones comptent pour au moins 40 % de la population et constituent la minorité linguistique la plus importante du pays.

En réalité, il existe des arabophones partout, y compris dans les aires berbérophones, notamment tout autour de ces zones où les langues sont davantage mélangées. Dans toutes les grandes villes du pays, on compte de très nombreux berbérophones, que ce soit Rabat, Tanger, Casablanca, Marrakech, Fès, etc. Quoi qu'il en soit, il s'agit dans tous les cas, comme l'arabe, de langues chamito-sémitiques (ou afro-asiatiques). Tous les Marocains écrivent soit en arabe classique soit en français. On n'écrit pas en arabe dialectal ni généralement en berbère qui possède néanmoins une écriture : l'alphabet tifinaghe. Au Maroc, la langue berbère est appelée amazigh. Étymologiquement, ce terme désigne, avant tout, les «gens dont on ne comprend pas la langue», c'est-à-dire les étrangers. Autrement dit, le mot berbère avait une signification bien négative, puis par extension le mot a même signifié sauvage ou non civilisé. Avec le temps, le mot berbère a fini par perdre son sens péjoratif pour désigner les Amazighes. Pour les linguistes francophones, le mot berbère renvoie à un groupe linguistique parmi les langues chamito-sémitiques. Quant aux Berbères, ils préfèrent se désigner eux-mêmes par le terme amazighe, ce qui signifie homme noble ou homme libre. La terminologie officielle du gouvernement marocain utilise aussi le terme amazighe (ou amazigh).

Le français

Depuis la signature du traité de Fès, le 30 mars 1912 jusqu'à la proclamation de l'indépendance le 2 mars 1956, le français était la langue officielle du régime du protectorat et de ses institutions. Même après cette date, le français a conservé un rôle privilégié en tant que première langue étrangère — langue seconde généralisée — du Maroc. Les dirigeants marocains ont pourtant entamé une ambitieuse politique d'arabisation qui s'est poursuivie jusque vers 1976. Aujourd'hui, un certain pragmatisme semble avoir pris la relève, qui a fait place à la cohabitation linguistique. Le Maroc compte encore quelque 80 000 Français et 20 000 Espagnols. Il y a aussi un certain nombre de Marocains qui ont perdu leur langue arabe marocain : ce sont ceux qui ont émigré en France et qui sont revenus après plusieurs années. Le français est la seule langue au Maroc, qui puisse prétendre d'être à la fois lue, écrite et parlée, tout en étant la langue de toutes les promotions sociales et économiques. La langue française a gardé des positions importantes dans l'éducation, la politique, l'Administration et les médias. Le Maroc participe aux Sommets de la Francophonie et adhère à l'Agence universitaire francophone (AUF), à l'Agence intergouvernementale de la Francophonie (AIF), ainsi qu'à divers autres organismes internationaux francophones.

Le français n'est pas connu par tous les Marocains. Pour parler et lire le français, il faut avoir fréquenté l'école jusqu'à la fin du secondaire. Comme près de 50 % des enfants marocains ne terminent pas leur secondaire, il arrive qu'ils oublient ensuite le peu de français qu'ils ont appris. Le français est connu et utilisé par tous ceux qui ont fait des études universitaires, qui tiennent des commerces importants, qui font des affaires, qui jouent un rôle primordial dans la vie culturelle de la nation ou qui sont en contact régulier avec les touristes. Beaucoup de Marocains peu instruits ne parlent donc que l'arabe dialectal.

L'espagnol et l'anglais

L'espagnol est présent sur le territoire marocain depuis la chute de Grenade en 1492 et ensuite l'arrivée des Maures et des Juifs chassés d'Espagne. Cette langue est devenue plus populaire à la suite de la colonisation espagnole à la fin du XIXe siècle, surtout dans le Sahara occidental. La conférence d'Algésiras (1906), qui entérinait l'intervention des puissances occidentales au Maroc, reconnut à l'Espagne et à la France des droits particuliers. En dépit de l'opposition de l'Allemagne, le traité de protectorat, finalement imposé au sultan du Maroc, fut signé à Fès le 30 mars 1912. Mais, en novembre 1912, la convention de Madrid plaçait le nord du pays (Sahara occidental) sous protectorat espagnol. Après l'indépendance du Maroc en 1956, la récupération du Rif au nord, d'Ifni et du Sahara occidental en 1975, l'espagnol perdit beaucoup de sa vitalité. Aujourd'hui, l'espagnol n'a gardé qu'une faible position dans des centres comme Tanger, Tétouan, Nador. Par contre, le Sud demeure encore très influencé par l'espagnol qui est enseigné au secondaire et à l'université en tant que langue étrangère. Dans de nombreux cas, l'espagnol prévaut sur le français dans le Sud.

Pour ce qui est de la langue anglaise, il faut reconnaître que sa position reste encore faible sur le « marché linguistique » marocain, mais sa force augmente lentement et sûrement en raison de son statut au plan international. L'intelligentsia marocaine, formée à l'école anglo-américaine, estime que le français n'a pas le monopole de la modernité. L'anglais pénètre dans des champs traditionnellement tenus par le français, comme l'éducation, la recherche et les médias. Certains croient qu'il faudrait que le Maroc passe de la francophonie à la francophilie et à l'anglophonie.

La scolarisation

comparaison des systèmes éducatifs de la france et du Maroc

Le système éducatif marocain a connu depuis septembre 1990 une nouvelle structure qui s'est substituée à l'ancienne. Au lieu de la structure 5  ans d'études primaires et 7  ans d'études secondaires, la durée des études est passée à un enseignement fondamental d'une durée de 9 ans et un enseignement secondaire d'une durée de 3 ans.

Quelques données linguistiques

Présentation de quelques difficultés qui peuvent se présenter lors de l'apprentissage du français par les élèves dont la langue d'origine est l'arabe

Pour des raisons techniques, l'écriture phonétique (API) n'a pas pu être respectée dans ce document. L'écriture entre parenthèses correspond à une transcription proche du français. L'écriture entre crochets correspond à une écriture phonétique.

En arabe…

3 voyelles : [ a ], [ i ] et [ u ]

Triangle vocalique minimum

Nombreuses confusions : voyelles ouvertes et voyelles fermées

Exemple : [ e ] = [ i ] ( dériger / diriger ) [ y ] = [ i ] ( bureau / bireau )

Les voyelles nasales n'existent pas. Confusions : on / an

28 consonnes

Les consonnes françaises " p, r (grasseyé) h et v" manquent en arabe.

"gu" existe en dialecte.

Confusion fréquente entre "p" et "b".

Sources
  1. LECLERC, Jacques. « Maroc » dans L'aménagement linguistique dans le monde, Québec, TLFQ, Université Laval, 16 mai 2008, [http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/afrique/maroc.htm], (2 juin 2008), 214 Ko.
  2. WIKIPÉDIA, coll. Article « Maroc », 1er juin 2008, [http://fr.wikipedia.org/wiki/Maroc], (2 juin 2008), 808 Ko (document sous licence de documentation libre GNU, GFDL).
  3. CASNAV-CAREP, coll. « Le système éducatif marocain » dans Accompagnement d'un élève non francophone, Metz, CASNAV-CAREP de Nancy-Metz, 2003, [http://www.ac-nancy-metz.fr/casnav/primo/primo_sysmaroc.htm#contenu], (2 juin 2008), 80 Ko
  4. DUGAND, Patrick et HUVET, Annie. « Les difficultés spécifiques du français oral et écrit » dans Accompagnement d'un élève non francophone, Metz, CASNAV-CAREP de Nancy-Metz, juillet 2006,[http://www.ac-nancy-metz.fr/casnav/primo/primo_outils_diffra.htm], (2 juin 2008), 82 Ko

Direction des services départementaux de l'éducation nationale de l'Yonne
Dernière mise à jour de cette page le 02/06/2008.