CongoCongo

République du Congo
Congo-Brazzaville

Drapeau de la République du Congo
Capitale Brazzaville
Population 3,8 millions (INED 2007)
Langue officielle français
Groupe majoritaire munukutuba (50,3 %)
Groupes minoritaires kikongo (36,5 %), lingala (13 %), mboshi (8,5 %), langues tékés (8 %), et plus d'une quarantaine d'autres langues
Langue coloniale français
Système politique république

Situation géopolitique

Localisation du Congo Carte du Congo

La République du Congo ou Congo-Brazzaville (par opposition à la République démocratique du Congo ou Congo-Kinshasa) est un état d'Afrique équatoriale limité à l'ouest par l'océan Atlantique et le Gabon, au nord par le Cameroun et la République centrafricaine, à l'est et au sud par l'ex-Zaïre (ou République démocratique du Congo).

Comparativement au Congo-Kinshasa (2 345 000 km2), à la République centrafricaine (622 436 km2), au Cameroun (475 442 km2) et à l'Angola (1 246 000 km2), le Congo-Brazzaville semble un petit pays avec ses 341 821 km2 (France : 543 965 km2). Le Congo possède une façade maritime, longue de 169 km, ouverte sur l'océan Atlantique. Sa capitale est Brazzaville.

Données démolinguistiques

La population du Congo-Brazzaville (2,6  millions d'habitants) est composée très majoritairement de Bantous et de quelques minorités parmi lesquelles on compte des Pygmées (1,4 %). Parmi la soixantaine d'ethnies, les Kongos sont les plus nombreux (51,5  %), suivis par les Tékés (17,3 %) et les Mboshis (11,5 %). Les autres ethnies représentent 19,7 % de la population. La population reste inégalement répartie, car 70 % des Congolais sont concentrés dans le sud du pays, sur le littoral, sur la rive du Congo moyen et près de la voie ferrée Congo-Océan qui relie ces deux zones. Soulignons également que les trois quarts de la population habitent les villes, ce qui fait que le Congo-Brazzaville reste l'un des pays les plus urbanisés d'Afrique. À elles seules, les agglomérations de Brazzaville (990 000 habitants) et de Pointe-Noire (576 000 habitants) concentrent plus de 60 % de la population ; les autres villes importantes sont Loubomo (83 000 habitants) et Nkayi (42 000 habitants). Les langues les plus importantes du pays appartiennent à la famille bantoue : il s'agit du munukutuba (50,3 %), du kikongo (36,5 %), du lingala (13 %), du mboshi (8,5 %) et des langues tékés (8 %), ainsi que quelques autres langues. Le lingala, la « langue du fleuve », est parlé dans le nord et à l'est, tout le long des cours d'eau ; le munukutuba (ou kituba), la « langue du chemin de fer », est parlé dans le sud.

Le nombre des locuteurs du munukutuba, du kikongo et du lingala comprend ceux qui les parlent comme langue seconde. Ces trois langues sont considérées comme des langues véhiculaires avec le français (officiel). Ainsi, le munukutuba, le kikongo et le lingala rejoignent toute la population congolaise. Ces deux langues ont connu une grande expansion depuis la colonisation française, mais le lingala a connu la plus grande extension. Quant à la langue française, elle demeure une langue-refuge et la langue du pouvoir en raison de son statut de langue officielle. Au Congo-Brazzaville, le français a acquis une coloration locale très prononcée dont l'ampleur reste encore à déterminer.

La politique linguistique

Les deux langues nationales, le lingala et le munukutuba sont enseignées à l'École du peuple.

Article 4 de la loi no 20/80 du 11 septembre 1980 portant réorganisation du système éducatif

Dans les faits, le lingala et le munukutuba (ou kituba) ne constituent pas des langues d'enseignement, mais des matières pour un certain nombre d'écoles. Le français est resté l'unique langue d'enseignement dans tout le cursus scolaire et universitaire.

Dans les communications orales informelles, le munukutuba (ou kituba) et le kikongo prennent la place qui leur est due, le français étant relégué aux oubliettes. Lorsque la situation devient « sérieuse », le français reprend tous ses droits.

La scolarisation

Généralités sur l'éducation au Congo-Brazzaville

L'enseignement et la santé constituent des secteurs prioritaires du gouvernement congolais, mais les efforts accomplis demeurent cependant non efficients et insuffisants. En matière de santé, les congolais n'ont pas pleinement accès à des soins de qualité, et les prix des médicaments constituent un réel frein aux soins généralisés. Sur le plan de l'éducation, malgré un taux de scolarisation particulièrement élevé, le pays peine encore à garantir un bon niveau de performances éducatives et scolaires à l'ensemble de la population.

L'enseignement

L'enseignement et l'éducation sont gérés par un triple ministère : le ministère de l'enseignement supérieur, le ministère de l'enseignement technique et professionnel, le ministère de l'enseignement primaire et secondaire, chargé de l'alphabétisation.

L'école est obligatoire pour les enfants de 6 à 16 ans.

Le pays présente un taux de scolarisation de plus 80 % ; ce qui le place parmi les pays africains les plus performants dans ce domaine, à côté de la Libye et le Gabon. Malgré tout, la qualité de l'enseignement, notamment public, n'est pas totalement satisfaisant, et l'on assiste à un retour en force de l'enseignement privé, qui fut auparavant nationalisé en 1965.

L'école congolaise souffre notamment de sous-équipement et d'importantes disparités entre les villes et les campagnes. Les pourcentages de scolarisation dans les grandes villes du pays, sont largement supérieurs aux moyennes nationales. Ainsi les régions du Pool et du Kouilou qui abritent respectivement les villes de Brazzaville et de Pointe-Noire, sont les mieux loties du pays en matière d'infrastructures scolaires.

Brazzaville, la capitale politique abrite l'unique université du pays : l'université Marien Ngouabi.

La ville abrite également 2 lycées techniques, sur les 6 que comptent le Congo ; 1 lycée agricole sur 4 ; 7 lycées d'enseignement général sur 29, et 27 collèges d'enseignement général sur 243, sans compter les nombreux établissements privés qui ont poussé comme des champignons à l'issue de la conférence nationale en 1991.

L'enseignement préscolaire totalise plus de 90 établissements publics et près de 6 000 élèves. L'enseignement primaire et secondaire comptent globalement près de 800 000 élèves et 250 collèges d'enseignement général. L'enseignement technique compte 6 lycées techniques, 21 collèges d'enseignement technique (CET) et 25 centres élémentaires de formation professionnelle.

L'enseignement agricole est assuré par 4 lycées agricoles (cycle long) et 8 collèges d'enseignement technique (cycle court).

Le pays compte également 9 écoles normales et spécialisées qui sont : l'École paramédicale et médico-sociale, le Centre de perfectionnement des maîtres, l'École des techniciens de laboratoire, l'École nationale moyenne d'administration, l'Institut national des sports de Brazzaville, les deux Écoles normales de Dolisie et de Mouyondzi, le Centre forestier de Mossendjo et l'École paramédicale de Pointe-Noire (Loukabou).

L'université Marien Ngouabi, originellement Université de Brazzaville, a été créée en 1971, rebaptisée en 1977. Elle comprend cinq facultés : sciences, lettres, droit, économie, médecine ; deux écoles : École normale supérieure, École Nationale d'Administration et de la Magistrature ; et quatre instituts : gestion, développement rural, sport, polytechnique.

Les onze établissements ainsi cités comptent au total plus de 15 000 étudiants.

Un grand nombre d'étudiants congolais s'expatrient pour suivre à l'étranger essentiellement des filières qui n'existent pas à Marien Ngouabi. Les principales destinations sont la France, le Canada, la Grande-Bretagne, les USA ainsi que quelques pays africains tels que le Maroc, le Sénégal, le Mali, l'Algérie, la Tunisie. Les étudiants concernés financent leurs études au moyen de bourses congolaises ou internationales. Certains parents sont amenés à supporter eux-mêmes les études de leurs enfants.

Pour en savoir plus…

Mfoutou, Jean-Alexis. La langue française au Congo-Brazzaville, manifestation de l'activité langagière des sujets parlants, L'Harmattan, juin 2007.
Docteur ès Lettres et Sciences humaines, sociolinguiste autant que lexicographe, Jean-Alexis Mfoutou assure les enseignements de linguistique et communication à l'Université de Rouen, après avoir enseigné pendant plusieurs années la linguistique générale, la phonétique et la syntaxe. A notamment publié aux Éditions Espaces Culturels : Le Français au Congo-Brazzaville (2000). Français et langues endogène au Congo-Brazzaville, contact et dynamique sociolangagière (2002).
Sources
  1. LECLERC, Jacques. « Congo-Brazzaville, République du Congo » dans L'aménagement linguistique dans le monde, Québec, TLFQ, Université Laval, 10 juin 2005, [http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/afrique/congo.htm], (7 janvier 2009), 72 Ko.
  2. WIKIPÉDIA, coll. Article « République démocratique du Congo », 3 janvier 2009, [http://fr.wikipedia.org/wiki/République_du_Congo], (7 janvier 2009), 439 Ko (document sous licence de documentation libre GNU, GFDL).
  3. CongoSite Master. «Généralités sur l'Éducation et la santé au Congo-Brazzaville », 20 juin 2008, [http://www.congo-siteportail.info/index.php?action=article&numero=884], (7 janvier 2009), 598 Ko.

Direction des services départementaux de l'éducation nationale de l'Yonne
Dernière mise à jour de cette page le 07/01/2009.